C’était un
crépuscule à l’Automne étranger,
A la fois
doux et triste et la terre était sèche ;
De ce soir
si précoce au ciel bleu mélangé
On tirait
l’impression d’un monde tête-bêche.
Ces teintes,
ces reflets, partout inattendus,
Dans ce
décor connu vous mettait mal à l’aise,
Créait le
sentiment de n’avoir pas son dû,
D’être,
comme l’on dit, entre deux chaises.
La fougère
était rousse et le rosier en fleurs,
Chacun s’en
inquiétait, c’était peut-être bête
Mais l’on
n’y pouvait rien. Cela pesait au cœur
Et l’on se
demandait d’où viendrait la tempête.
L’obscurité
complète, au pessimisme enclin,
On noircissait
pour rien la blancheur du vélin ;
Dans le
lourd sommeil où la conscience trépasse,
On rêvait de
soi-même et de mots orphelins
En craignant
que demain je ne sais quoi se passe.
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