mercredi 11 novembre 2020

Des automnes.

 

 


 

Il est un automne du temps,

Il en est un autre de l’homme,

Tous deux semblables ou tout comme

Dont je me tiens pour mécontent.

 

Contre chacun je récrimine

A ma façon et tout autant,

Tous deux s’en viennent apportant

Ce que sans peine l’on devine,

 

Dont je me tiens pour mécontent.

 

Le pire est le plus important :

Tous deux prédisent un autre âge

Semblablement d’ordre et d’usage,

L’un durable et l’autre pas tant

 

Dont je me tiens pour mécontent.

 

Il est un automne du temps,

Il en est un autre de l’homme,

De ceux de l’un l’autre est la somme

Que l’on ne vit qu’en décomptant

 

 Dont je me tiens pour mécontent.

 

                               ***

 

 

mercredi 4 novembre 2020

Amour automnal.

 

 


 

La pluie et le ciel gris têtu

N’ont pas de quoi nous rendre tristes,

Les toits par l’averse battus,

Les matins où l’ombre persiste,

Qu’est-ce d’autre que la saison ?

Et une saison où les hommes

N’ont ni plus ni moins de raison :

Rien d’autre qu’un nouvel Automne.

Mon amour, au fond de mon cœur,

Que penses-tu que cela change ?

Pourquoi le froid te fait-il peur ?

De tout cela rien n’est étrange,

La longueur de la nuit n’est rien

Puisqu’il nous demeure une aurore

Et puisque le printemps revient,

Revient toujours, revient encore

Et que le jour ou bien la nuit

C’est un peu du pareil au même

Quand sur le chemin que l’on suit

Nous pouvons redire : « Je t’aime. »

 

                               ***

lundi 2 novembre 2020

Bruges l'ancienne.

 

 


 

Bruges mais un peu « de mémoire »,

Aux souvenirs mal consignés,

L’été d’un voyage oublié

Dont le ciel gris manquait de gloire.

 

L’eau des canaux s’écoule noire,

De grands arbres tranquillement

Dominent un mur peint en blanc

Et quelques pignons sans histoire.

 

Cet été sombre me rappelle

Qu’à Bruges, Notre-Dame attend

Une prière faite antan

Au pied de sa piéta si belle…

 

Pardon si parfois je mélange

Les souvenirs, les sentiments,

L’ordre des jours et des moments

Ou si hier et jadis s’échangent.

 

J’écris autant qu’il m’en souvienne

D’un été de pavés luisants,

D’un hôtel sombre et apaisant

Si peu qu’aujourd’hui j’en retienne,

 

De pignons de briques sans âge,

D’une tristesse sans passé

Que je parvenais à lasser

En visitant le béguinage.

 

                               ***