jeudi 7 décembre 2017

Tel est l'Hiver.





Gris, noir, ocre et terre de Sienne,
Jaune soufre ou filasse et bleu
Si pâle au ciel, ce sont les tiennes
Ces couleurs, Hiver, et c’est peu.

J’oubliais, quand le soleil brille,
Celle du cornouiller sanguin,
Rouge-vieux sang de la famille
Des impunis quoique assassins.

Et dessus les chemins, la boue,
L’étang gelé au vent glacial
Qui vient vous écorcher la joue,
Même en marchant d’un pas martial,

Emmitouflé dans plus de laine
Que jamais n’en porta mouton .
Tel est l’Hiver : fume l’haleine
Qui vient geler sur le menton…

Et les reflets de la rivière,
Courent toujours indifférents,
Entre les éclats de lumière
Sous les saules désespérants.

                               ***        

mercredi 6 décembre 2017

Chanson magique.





Comme une graine au vent d’azur
Qui bat sans cesse la campagne,
Qui saute par-dessus les murs,
Qui passe au-delà des montagnes,
Comme une graine au vent d’azur,

Une chanson qui s’éparpille
Aux quatre coins de tous les jours
Et dont tous les échos grappillent
Quelques notes inventées pour,
Une chanson qui s’éparpille.

Toute la gamme et le refrain
Et la cadence et le sourire
Afin qu’ils parcourent sans frein
Les jardins comme les empires,
Toute la gamme et le refrain,

De ciel en ciel, de porte en porte,
Une nouvelle aux pieds dansants
Pour éveiller les amours mortes,
Les endormis et les passants,
De ciel en ciel, de porte en porte.

                ***
(Extrait de Murmures et Chansons.)

Reflets.





Reflets sur l’étang de nos songes
Que ne déchiffrent pas les jours
Que le désir d’exister ronge ;
Courons comme le monde court.

Sur l’eau qui dort, miroir sans rides,
Des innombrables horizons,
Il s’écrit une histoire vide
De tout écho de notre nom.

Ce qui passe et ce qui demeure,
Le regard bien sûr et la paix ;
Une vérité qu’on effleure
Au travers d’un reflet…

                               ***