dimanche 6 août 2017

La nuit inamicale.



(Église St-Jean - Strasbourg - Alsace.)

Je vais au pas de mes soucis
Dans une nuit inamicale,
Rêvant de solutions bancales
A des problèmes imprécis.

Mais la tristesse est bien présente
Dont je connais tous les pourquoi
Sans compter ceux qu’elle s’invente
Comme elle en a d’ailleurs le droit.

Et tout cela, vaille que vaille,
Va son petit chemin de nuit
Sans que je trouve aucun appui
Pour guérir ce qui me travaille.

Il est vrai qu’une fois guéri,
Y dormant comme tout le monde,
Mes nuits passeraient infécondes
Et plus rien n’en serait écrit.

                               ***

Chanson des champs.





A ma grande souffrance
S’il n’est culture en France,
Qu’est-ce donc que cela,
Mon Maître, que voilà ?

Si drôle ou si touchant
Si ce n’est pas un chant
Alors qu’est-ce donc, Sire,
Voulez-vous me le dire ?

Pauvre de remembrance
S’il n’est culture en France
Qu’est-ce donc que cela
Que je vous écris là ?

Méthode et manuel
Pour labourer le ciel
Et moissonner la brise ?
Non, je vous en avise.

Sont-ce là litanies,
Injures ou folies
D’un esprit désuni ?
Non, Sire, que nenni !

A l’avers, au revers,
Ne sont-ce pas des vers ?
Ceux qu’il faut qu’on écrive
Et non ceux pour les grives !

Contre toute espérance,
S’il n’est culture en France
Il n’en est chez Adam
Ni dehors, ni dedans !

                                ***        

samedi 5 août 2017

Le Bouffon dit au Roi...



(Ruines du prieuré St-Léonard - L'Île Bouchard - Touraine.)

Il était un palais de marbre
Au centre d’une capitale,
Il pousse aujourd’hui de grands arbres
Sur ses ruines de pierre pâle.

Seul le vent y murmure encor
Le nom de son prince oublié,
Celui de son empire mort
Ou de ses principaux alliés.

Pourquoi t’en étonnes-tu, Homme,
Puisque les dieux eux-mêmes passent !
Jupiter et l’antique Rome
N’ont-ils pas du céder la place ?

Tes œuvres valent moins ou peu
Pour ne rien dire de tes choix,
- Tu le vois, n’est pas Zeus qui veut –
Demain qu'en sera-t-il pour toi ?

                               ***        

mercredi 2 août 2017

Le Cycle des Amours Déçues - XXXIX - Les Amants d'un Eté.





A nos amours, t’en souvient-il ?
Aussi Nomades qu’incertaines
Aux arènes sans alguazils
De nuits maintenant si lointaines…

A défaut d’autre intimité
L’ombre nous était un refuge
Aux plus beaux moments de l’été
Dont nous voici tous deux transfuges.

Te souvient-il… Mais à quoi bon ?
Tout ce qu’ici les mots évoquent
Ce sont des moments vagabonds
Et le temps passé les révoque.

A nos amours, qu’au fond de moi
Ce que j’en garde te chérisse,
J’y retrouve tous mes émois !
Mais non l’acteur ou bien l’actrice…

                               ***       

lundi 31 juillet 2017

Dans mon assiette.



(Tête de veau sauce ravigote.)

Pourquoi ne chanterais-je pas
Ce que je vois dans mon assiette ?
Salmigondis, gigot, paupiettes,
Pour moi ne manquent pas d’appas.
Il est des plaisirs que l’on cueille
Sans avoir besoin d’être amants,
Sans élans du cœur, sans serments,
Tels un chapon, un mille-feuilles.
Le hareng pour humble qu’il soit
A sa place aussi sur ma page
Et que dirais-je du fromage
Ou bien des conserves d’anchois ?
Et le savarin et les tartes,
Les pâtés et le saucisson,
N’ont-ils pas de bonnes raisons
De figurer sur cette charte
Où je vais rétablir les droits
De la cuisine et de la table,
Moyens précieux et délectables
Du vivre-mieux et penser-droit ?

                               ***