Je vis d’une
chimère ou me berce d’un rêve
Et pour moi
je dévide, au fond de mon esprit,
La
persistante antienne au son sans fin repris
Qui berce ma
tristesse en résonnant sans trêve
Comme sans
fin la houle au pied gris d’une grève ;
Au long des
jours enfuis que n’ai-je pas appris ?
Mais la
passé se meurt et connaître son prix
Ce n’est
qu’ensevelir un projet qui s’achève.
Qui revoit
le Printemps se tient pour bienheureux,
Moi, je l’attends ici, bercé de songes creux,
Et n’ayant
rien acquis sinon cette patience…
Peut-être au
fond dort-il, fatigué de vouloir,
Aussi loin
des soucis que de toute insouciance,
Ce traître
qu’autrefois j’appelais mon Espoir ?