vendredi 31 juillet 2015

Fin de Saison.






Inactivité grise
Et l’Automne pluvieux
Qui survient sans méprise,
Comment ferais-je mieux ?
Même songer m’épuise.
Serais-je donc si vieux ?
Les averses conduisent
La tristesse des cieux.
L’ombre à peine surprise
Et le froid malicieux
Qui n’en fait qu’à sa guise
Témoignent d’un adieu.

               ***

mercredi 29 juillet 2015

Le Poisson d'Argent.






Un petit coup de vent
Sur l’eau calme du temps,
Un souffle qui ne ride
Que le bord de l’étang
Où dorment les jours vides
Et les siècles d’antan.

Un homme qui dévide,
Plein d’un espoir avide,
Le fil d’un hameçon
Au fond de l’eau turbide
En rêvant d’un poisson
Qui l’avale, stupide.

Ce poisson qu’il attend
C’est un poisson d’argent
Aux couleurs de la chance
Dont rêvent tant de gens
Qui pêchent sans patience
Dans le lac de l’instant.

Les reflets des nuages
Glissent sur l'eau sans âge,
Sur l'eau calme du temps
Où l'ombre et mon visage
Se rident au passage
D'un petit coup de vent.

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lundi 27 juillet 2015

Le Cycle des Amours Déçues. V. Le Romantique.






On croit que le bonheur, le bonheur en ménage,
Est affaire d’amour ; c’est peu souvent le cas
Car la plupart du temps c’est plutôt l’apanage
D’intérêts bien compris et que chacun partage :
Un excellent moyen d’éviter les tracas.

J’accorde volontiers que c’est peu romantique
Mais si c’est attristant, c’est expérimental
Et le succès d’un couple est plus arithmétique,
Tout me l’a démontré, qu’il n’est sentimental :
Le poète vaut moins que le marchand pratique.

Je vous offre pour rien cet important savoir,
Acquis péniblement au fil de mon histoire,
Ce que je vous apprends, j’ai payé pour le voir
Un lourd tribut de peine et puisse sa mémoire
Vous permettre demain d’éviter d’en avoir
Mais ce fameux bonheur, ce bonheur en ménage,
Quant à moi, maintenant, j’en ai tourné la page.

                               ***

dimanche 26 juillet 2015

La Source.




Comme la source coule
Ainsi l'amour s'en va,
Fin filet d'eau qui sourd
Quelque part sous la mousse
Et qui devient torrent,
Qui scintille et qui dévale,
Qui descend à tout va
Pour au fil de la plaine
S'élargir à son aise
Puis large fleuve étale
Traverser des cités
Où les vieux ponts en rang,
Pleins de sagacité,
Disent d'une voix douce:

Comme la source coule
Ainsi l'amour s'en va
De l'amont vers l'aval
Jusqu'à la rive opale
Et dans la mer se noie.

           ***

La Jeune Fille Riche à la Tête de Mort (d'après "Légendes et Traditions Orales d'Alsace" recueillies par Jean VARIOT).





Un jour vînt à Strasbourg
Une étrange pucelle,
Vêtue de beaux atours,
De taille mince et belle

Mais sur son cou gracieux
La tête d’un squelette
Faisait craindre en tous lieux
La curieuse fillette.

Pour trouver un mari
Elle offrait sa fortune…
Même sans parti pris,
Un squelette importune,

Beaucoup, rêvant d’argent,
Accoururent vers elle
Mais nul – c’est outrageant –
Ne prit la demoiselle.

Pleurez le triste sort
De cette jeune fille
A la tête de mort
Qu’en vain son or habille !

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Allez !





I.

Un pas sur terre, un pas au vent,
Et le ciel bleu comme assurance
Que tout demeure comme avant ;
Un pas sur terre, un pas au vent.

Crépuscule ou soleil levant,
Allez avec persévérance,
Un pas sur terre, un pas au vent,
Et le ciel bleu comme assurance.

                               ***

II.

Allez sans liens qui vous retiennent,
Allez sans fardeau sur le cœur
Et prenez les jours comme ils viennent ;
Allez sans liens qui vous retiennent !

Oubliez « mienne, oubliez « tienne »
Et l’amour avec la rancœur ;
Allez sans liens qui vous retiennent,
Allez sans fardeau sur le cœur !

                            ***