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samedi 14 juillet 2018

Le Veilleur.




Au fil des nuits qui se succèdent
Celui qui veille se souvient :
La figure du Temps est laide ;
Que tiendrai-je encore pour mien ?

L’ombre de la nuit se dissipe,
Voulez-vous regarder enfin ?
Pâques fleurissait de tulipes
Et l’été sentait le jasmin.

Le calme régnait dans la ville
Lorsque nous étions, vous et moi,
Presque aussi jeunes qu’inutiles
Et l’avenir avait ses lois.

Nous vivions tous un peu la vie
D’un village ou d’un vieux faubourg
Au temps où les heures unies
Composaient lentement les jours.

Je m’en souviens, je m’émerveille ;
Chacun comprendra s’il me lit,
De renoncements en oublis,
La peine de celui qui veille.

                               ***        

dimanche 10 juin 2018

Le crépuscule indécis.




Bleu-gris le crépuscule hésite
Entre orage et sérénité ;
Dans ces ombres qu’on voit monter
N’est-ce que le jour qui nous quitte ?

L’ombre attire le souvenir
Et comme ces deux-là bavardent !
Un reste de douceur s’attarde
Aux jours qu’on ne peut retenir.

C’est une heure un peu nostalgique…
Le ciel ne se décide pas :
Furieux ici ? calme là-bas ?
Que nos amours sont pathétiques

Qui ressemblent tant à ce soir
Indécis et crépusculaire,
A qui j’offre, protocolaires,
Ces vers en guise de miroir.

                               ***        

jeudi 7 juin 2018

Les chemins négligés.




Au bord des chemins négligés
Pousse la grande ombellifère,
Les papillons au vol léger
Et les insectes mellifères
Viennent y danser l’allégresse
Des printemps qu’on ne connait plus.
Ceux des jours où rien ne vous presse
Et tous ceux où l’amour s’est plu
Dans les prés à conter fleurette
Aux jeunes gens que nous étions.
Ah, que les fleurs étaient coquettes
Et les sous-bois plein de passion !
Les chemins de nos promenades
S’en allaient galonnés de bleu,
Vipérines[1] à la parade,
Chicorée[2] autant qu’il se peut ;
Nous éclaircissions des mystères,
Demain était un étranger
Dont nous n’avions vraiment que faire
Par ces beaux chemins négligés
Où poussent les ombellifères.

                               ***


[1] La vipérine est une plante sauvage très commune au bord des routes et des chemins sous nos latitudes, elle possède des fleurs en épis d’un bleu vif à maturité.
[2] La chicorée sauvage, également commune sous nos climats au bord des champs, des routes et des chemins  possède des fleurs simples de couleur bleu clair.