I.
Un son de
cloche un peu fêlée
Que la nuit
répète dix fois
Par-dessus
la rue esseulée
Puis le
silence, à nouveau roi,
Des pavés au
faîte des toits.
D’ombre en
ombre jusqu’à la lie
C’est l’immense
paix d’autrefois
Dans un
village en Italie.
II.
Un cyprès s’adosse
à l’église,
La lune dans
les oliviers
En résille d’argent
s’irise ;
Un cyprès s’adosse
à l’église.
Au jardin
dort la rose grise
Que l’oubli
s’en vient habiller
Enfin d’humilité
soumise
Dont s’étonne
un peu l’olivier.
III.
Douceur et
parfum de résine,
L’heure a
poursuivi son chemin,
Les pins
courbent un peu l’échine
Comme ferait
un capucin
Absorbé par
la liturgie
Dans un
village en Italie.
IV.
Onze a
passé, douze déjà suivait
Sur le
cadran de ce clocher muet ;
Tout dort,
campagne et maisons réunies,
Les acacias,
les pins et les cyprès,
Onze a
passé, douze déjà suivait,
La nuit
sereine à rêver vous convie,
Dans un
village en Italie.