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jeudi 24 mai 2018

En route - L'errant.




L’or des peupliers qui s’estompe
A chaque matin de grand vent
Dit assez l’automne et ses pompes
Ainsi que la fuite du temps.

J’ai le cœur sans doute frivole
Et l’âme d’un inconséquent
Car mes certitudes s’envolent
Accompagnées de mes serments.

Plaise au ciel, s’il m’écoute,
Que mes mots deviennent un chant
Comme ceux que l’on chante en route
A l’heure du soleil couchant.

                        ***       

mercredi 21 mars 2018

Que répondre ?



(Albi - Tarn.)
Je ne sais pas ce que le vent raconte
Soulevant la poussière du chemin,
Le feuillage s’agite et parle en vain,
Je ne le comprends pas et j’en ai honte,
Moi, qui depuis cinquante ans chante, bois,
Monts, lacs, routes, ruisseaux rivières,
La course d’un nuage ou la lumière
Et l’éternelle succession des mois…

Je crois parfois surprendre une parole,
La suivante à l’instant me fait défaut
Et la troisième, à peu près aussitôt,
Se perd, s’assourdit ou s’envole.
Je reste là, triste et penaud,
L’horizon semble attendre une réponse
Que je ne puis, en cette langue absconse,
Lui faire aussi bien qu’un moineau !

                     ***

mercredi 27 septembre 2017

Orphée.





Champs opulents, forêts ombreuses,
Avez-vous oublié mes vers ?
Rus scintillants, routes poudreuses,
Champs opulents, forêts ombreuses ?

Rosée, ô perles du matin,
Torque d’or en feuilles d’automne,
Ruisseaux au murmure argentin,
Brume de nacre monotone,
Et toi, jour aux deux joyaux pers
Taillés d’aube ou de crépuscule,
Voûte sombre de l’univers
Où les gemmes se dissimulent,
Avez-vous oublié mes vers ?

Avez-vous oublié mes vers,
Marguerite, juge d’Amour,
Muguet, carillon de Fortune,
Roses d’antan aux parfums lourds,
Oliviers d’argent sous la lune,
Embruns étincelants dans l’air
Sur les vagues aventureuses,
Ambre fidèle que la mer
Réserve aux seules amoureuses ?

Chêne puissant, frêle scabieuse,
Leur écho résonne et se perd,
Champs opulents, forêts ombreuses,
Avez-vous oublié mes vers ?

                               ***

mardi 4 juillet 2017

Un vieux chêne.





Les bois touffus ont tant vieilli
Qu’il n’y reste plus qu’un vieux chêne
Entouré d’un maigre taillis
Que ce vieillard étonne et gêne.

Le chant de son feuillage au vent
Ne leur dit rien ; ils ne comprennent
Plus les mots dont on usait avant,
Les mots des hêtres et des frênes,

Des mélèzes, des grands sapins,
Des confidences de la brise,
Ni des rumeurs dans les lointains
Dont quelque tempête se grise.

Les bois chantaient à l’unisson
La même harmonieuse mesure
Mais qu’attendre de ces buissons
Bons à couvrir quelque masure,

Lequel en premier dit : « cessons ! » ?
Le vieux chêne rêve et chantonne
Pour lui tout seul une chanson
Dont quelques arbustes s’étonnent.


                               ***

dimanche 25 juin 2017

Chanson du quartier.





J’écris pour trois vieux marronniers
Dans un parc au bout de la rue,
J’écris les contes du quartier
Ou des rimes que j’ai conçues
Et nous passons un bon moment
Avant que la lune se lève ;
Ah ! si l’été durait vraiment
Au lieu de n’être qu’une trêve…

J’écris aussi quand il fait nuit
Pour le plus proche lampadaire
Grâce à l’éclat duquel je puis
Poursuivre l’œuvre solitaire
Où s’archivent, jour après jour,
Les poétiques aventures
Qui se jouent à mon carrefour
Entre portes et devantures.

Mais il n’y a, de vous à moi,
Pas de quoi vous mettre en émoi,
Pas de quoi faire une épopée,
Un chant ou une mélopée.

                                ***