jeudi 31 août 2017

Quatre Mouettes.





Quatre mouettes sur un quai
Perchées dessus une rambarde,
Ce matin l’automne est bien frais,
Je ne crois pas que l’Hiver tarde.

L’eau du bassin est d’un gris noir,
Vient à passer une péniche,
Herbe sèche et terrain en friche,
Il fera nuit plus tôt ce soir.

Quatre mouettes toutes blanches,
Bois vermoulus et fer rouillé,
Et puis deux ombres qui se penchent
Sur des reflets éparpillés.

Les feuilles mortes des platanes
Qu’on entend bruire sous ses pieds,
Vague chant en guise d’arcane
Que l’Automne vient psalmodier

Et que du haut du ciel ponctue
Le répons plaintif d’un oiseau,
L’aile largement étendue,
Comme l’Hiver planant sur l’eau,

Disent les heures désolées
Sur le pavé d’un quai désert,
Quatre mouettes envolées
Et quelque chose qui se perd.

Comme le monde semble vide
Mais tu le sais, toi que j’attends,
Brume froide et pavés humides,
Automne, Hiver, Eté, Printemps.

Combien s’en moquent les mouettes,
Comme s’en moquent, je le sais,
Les gouttières, les girouettes
Et peut-être toi qui te tais.

Que ce flot coule où bon lui semble,
Mes rêves vont où je m’en vais,
J’ai vu dans ce miroir qui tremble
Quatre mouettes sur un quai.


                               ***

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