dimanche 27 janvier 2019

La nuit aujourd'hui.




La nuit multicolore brille
Où les reflets des rues scintillent :
Éclairage des devantures,
Éclat des phares de voitures
Et feux-rouges des carrefours.
Rouge, orange et vert, tour à tour,
Pour diriger les longues files,
Et leurs clignotements fébriles,
Qui veulent se précipiter
Au plus loin de l’obscurité
Où la nuit redevient profonde.
La même nuit dont la faconde
Anime ici mille rumeurs,
Éclats de voix, bruits de moteur
Qui grincent, grondent puis s’éteignent
Sous l’éclat figé des enseignes.
La nuit qui s’illumine ici,
Artificielle, sait que si
Vous prenez la rue adjacente,
Si délaissée, si peu passante,
Vous la retrouverez sans fard.
Non plus la nuit des couche-tard
Qui poursuivent leur insouciance
Mais la nuit sombre de silence
Sous la masse noire des toits,
Toute de paix, un peu d’effroi.

                               ***     
  

Un matin au bord du lac.



(Lac d'Annecy - France.)

Un beau soleil joue sur les franges
D’écume où sans fin se mélangent
A l’eau du lac d’un bleu profond
La blanche aigrette d’un frisson.

Sur les toits du château de Rolle[1]
Les nuages qui caracolent
Au vent s’enfuient et se défont
Avant d’atteindre l’horizon.

A peine si le flot soupire ;
On dirait que la nuit s’étire
En cernes d’ombre sur les bords
Où les villas dorment encor.

Et la paix du matin miroite
En incandescences adroites
Dans le mouvement lent des eaux
Qui berce doucement ces mots.

                               ***


[1] Rolle : ville du canton de Vaud au bord du lac Léman – Suisse.

samedi 26 janvier 2019

Le rôdeur.




L’Hiver qui rôde au balcon
Jette un œil par la fenêtre ;
Qu’y voit-il ou que voit-on ?
Moi, sans doute, moi, peut-être
Mais toi, non.

A moins que dans le salon
Ne viennent lui apparaître
L’image de ceux qui sont
Encore et toujours à naître
Et nous non.

Mais après tout que lui font
Tant l’être que le paraître,
Les balcons
Et les fenêtres
Et puis sont-ce des façons
D’espionner ainsi nos aîtres ?
Cent fois non !

                               ***