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dimanche 18 août 2019

Le bruit qui court.




L’eau qui reflète les façades,
L’eau du canal l’a dit aux quais,
Le pont l’entend mais il se tait,
Sceptique et peut-être maussade.
Les canonnières des trois tours
Et les six arches du barrage,
La rose en ses plus beaux atours
Au bord d’un jardin sans bagages
L’ont murmuré, mais pour eux-mêmes,
Comme une promesse qu’on sème
Au cent hasards des quatre vents.
Au bord de l’eau mille feuillages
L’ont répété dix mille fois
De mousse en pavés d’autrefois
Jusqu’au bruissement des nuages
Qui vont et ne s’arrêtent pas :
« Nous nous aimions, ne l’oublie pas… »

                   ***
 

dimanche 27 janvier 2019

La nuit aujourd'hui.




La nuit multicolore brille
Où les reflets des rues scintillent :
Éclairage des devantures,
Éclat des phares de voitures
Et feux-rouges des carrefours.
Rouge, orange et vert, tour à tour,
Pour diriger les longues files,
Et leurs clignotements fébriles,
Qui veulent se précipiter
Au plus loin de l’obscurité
Où la nuit redevient profonde.
La même nuit dont la faconde
Anime ici mille rumeurs,
Éclats de voix, bruits de moteur
Qui grincent, grondent puis s’éteignent
Sous l’éclat figé des enseignes.
La nuit qui s’illumine ici,
Artificielle, sait que si
Vous prenez la rue adjacente,
Si délaissée, si peu passante,
Vous la retrouverez sans fard.
Non plus la nuit des couche-tard
Qui poursuivent leur insouciance
Mais la nuit sombre de silence
Sous la masse noire des toits,
Toute de paix, un peu d’effroi.

                               ***     
  

dimanche 18 septembre 2016

Rumeurs Nocturnes.





Sous une lune qui décroît
Murmure une averse d’automne,
Vague rumeur de toit en toit,
Lente, tranquille et monotone.

Dans le pays d’autres rumeurs
Courent aussi de rue en rue :
Une colère, j’en ai peur,
Insistante et toujours accrue.

Cette nuit de septembre sent
La terre humide et l’herbe sèche,
Un reste de douceur s’étend :
L’automne et l’été sont de mèche.

Sur les places traîne l’écho
Des vengeances aventurières
Où se sont aiguisées les faux
De nos querelles douairières.

La nuit chemine vers demain
Le long d’une averse paisible
Mais les mots ont armé des mains
D’armes au tranchant invisible.

                               ***