jeudi 17 septembre 2020

Préférence.

 

 


 

J’ai dit aux roux des marronniers

Que je préférais oublier

Les adieux comme les promesses,

Les deuils autant que les kermesses

Et, non sans de bonne raisons,

Le vent menteur et les quatre saisons,

Qu’au surplus la couleur des feuilles,

Les fruits que seuls certains recueillent,

Les fièvres comme les émois,

Le verbe « veut », le verbe « doit »,

Je les rangeais, comme l’Histoire,

Au magasin des accessoires…

Je leur ai dit que, pour le moins,

La neige valait bien le foin

Pour quelqu’un dont la seule envie

Est d’avoir la paix dans sa vie.

 

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samedi 29 août 2020

Souviens-toi !

 

 


 

Le Temps, quoiqu’on fasse, grignote,

La fin finit par advenir ;

On sait que la dernière note

Ne se peut très longtemps tenir.

 

Si je sens bien que je radote,

D’autres avant que de finir

Sous une croix, dessous la motte,

L’ont fait qu’il ne faut pas honnir :

Le Temps, quoiqu’on fasse, grignote.

 

On voit ainsi l’esprit ternir

Et la beauté, dessous la cotte;

Mon déclin dit votre avenir :

Qu’elle soit païenne ou dévote,

La fin finit par advenir.

 

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jeudi 20 août 2020

Dehors, dedans.

 

 

 

Le soleil était-il de la partie ?

Sur le chemin, je crois, oui, plus ou moins,

Mais de retour -par quelle fantaisie ?-

Dans ma maison je n’en retrouve point.

 

L’été, dehors, se mâtine d’automne

Mais au foyer règne déjà l’hiver

Et la nuit tombe, il n’y a plus personne ;

Je me souviens des bois tissés de vert,

 

D’un soleil jeune au désir de caresse,

De la douceur du murmure du vent,

D’un arc-en-ciel en guise de promesse ;

Je m’en souviens, j’y repense souvent.

 

Je sais encore, hélas, bien d’autres choses,

Dehors, déjà, l’été touche à sa fin,

Il me redit ce que dure la rose

Et qu’en hiver on la désire en vain.

 

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