mercredi 28 mars 2018

Une lettre d'amour.




Le long des quais
La rivière approche la mer,
Je me souviens que j’y étais
En des jours doux-amers,
Pour t’y amener une lettre.
Mon amour était vaniteux
De mille kilomètres
Et pour un peu
Je me serais cru héroïque.
Tu manquais au tableau
Et seul sur la place ironique
Mon enthousiasme sonnait faux.
Que sont les amours solitaires ?
Rien ne vient les récompenser ;
Un si long détour pour quoi faire
Sinon passer ?

                               ***       

lundi 26 mars 2018

L'autre jardin.




Le soir dans le jardin s’attardent
Les parfums doux des fleurs
Comme au couchant que je regarde
Les derniers feux du jour qui meurt.

La nuit et le silence gagnent
La rue et les trottoirs déserts
Ont des allures de campagne
Où le regard au loin se perd…

Lorsque je composai ces rimes,
Il y a longtemps maintenant,
J’étais dans ce jardin, ultime
Souvenir heureux et le plus étonnant.

Fermant les yeux je pourrais presque
Vous en peindre tous les rosiers,
La pergola, ses arabesques,
Les lilas jamais oubliés.

Le printemps y paraît sans doute,
Au moment où j’écris ceci.
Refaire en arrière la route…
Mais déjà le soir tombe ici.

Comme quelquefois les mots gardent
De leurs premiers jours la saveur…
Le soir dans le jardin s’attardent
Les parfums doux des fleurs.

                               ***

dimanche 25 mars 2018

Lumière du soir.




Sur la tour élégante où les saints de bon gré
Bénissent les passants, à deux doigts, en silence,
Une lumière orange aux pinacles de grès
A teint les murs anciens de sa belle opulence.

Crépuscule d’hiver sur l’inégal pavé,
Sur les montants de bois qui font les colombages,
Gloire d’un seul instant sur l’écusson gravé,
Sur la pierre des seuils et les tuiles sans âge.

Instant inusité de la beauté sereine
Qui flamboie un moment au porche de la nuit
Car je vois s’amasser l’ombre aux pieds de la Reine
Qui regarde au couchant disparaître aujourd’hui.

                               ***