Je ne sais pas pourquoi je voyage ce soir
Quand, en fait, mon désir vers le repos me porte ;
Je crains de m’endormir sans m’en apercevoir
Tant ma fatigue est grande et la tentation forte.
Au bord du ciel bleuté le couchant s’est éteint,
La nuit monte de l’Est et la ville scintille
Qui, tranquille, s’enfuit vers l’horizon lointain
Au rythme de la course où mon vers s’éparpille.
Mon double mécontent, que cherches-tu chez moi ?
N’est-ce pas pour nous deux que j’écris cette page ?
Laissons là les regrets, laissons là les "pourquoi",
Et traversons la nuit jusqu’au bout du voyage