vendredi 2 mars 2018

Le cours du temps.




Je regarde l’heure lentement s’en aller
Au fil de la rivière Temps,
Je laisse en rêvassant les instants défiler
Et rien ne paraît important
Que ce temps lentement qui sans cesse défile,
Long fleuve aux rives paresseuses
Qui s’écoule à mes pieds et traverse la ville,
Fuyant sans que rien le captive
De sa source inconnue aux bords de l’océan
Pour s’unir enfin au néant.

                               ***       

Mémoire d'un autre...




Que ma jeunesse paraît vide,
Vide à pouvoir presque en pleurer
Lorsque à loisir je l’examine
Sans vouloir trop  m’illusionner !

Je laisse mon adolescence
A qui fréquente les musées ;
Je devais avoir de naissance
L’enthousiasme bien malaisé.

Un désert peuplé de moi-mêmes
Au gré des miroirs déformants
Et nous étions tous anathèmes,
Heureux d’exister en dormant…

Au crépuscule qui les voile
Les vieux vaisseaux rêvent du vent,
Moi, qui devait manqué de toile,
Je n’ai pas vécu plus avant.

Répon[1]s:

Le dernier feuillet qu’on termine
C’est une autre route qu’on prend ;
Aux dernières notes d’un chant
Un autre commence en sourdine…

                               ***


[1] Répons, subst. masc : Refrain repris par le chœur, alternant avec les versets donnés par un soliste (voir : http://www.cnrtl.fr/definition/r%C3%A9pons )

mercredi 28 février 2018

Le Froid.




Crépuscule d’hiver, froide lumière,
Où la mélancolie habille un soir
Glacé de cette pâleur coutumière
Que l’on connaît à tous les aux revoir…
Des jours trop brefs aux longues ombres
Qui nous délivrera ? Le ciel désert
Où ce soleil aux reflets d’ambre sombre,
Indifférent, a quelque chose d’effrayant.
-Glorieuse fin qui, dirait-on, se moque -
Il s’éteint silencieux en poudroyant
Mais ce qu’il ne dit pas le vent l’évoque.
Ne restez pas debout aux carrefours
Où les arbres sont gris et solitaires
Et dans la nuit qui revient alentour
En appelant ceux que l’aurore enterre…

                               ***