Je ne sais
pas pourquoi cet hiver là me glace
- Est-ce le
vent qui mord et le vent qui harasse ? –
Quand je
lève les yeux je ne vois qu’un ciel gris ;
La nuit
tombe déjà sur les mots que j’écris.
Au long des
avenues la foule m’indiffère
Où chacun se
mélange et reste solitaire;
Un troupeau
de moutons est parfois plus humain
Que ce
fleuve sans bords, d’ombres sans lendemains,
Que cet
océan triste et ses vagues inquiètes
Qui sans
cesse poursuit son inutile quête.
Que de mois
ont passé sur leurs étés lointains,
Le soleil s’est
voilé dessus leurs murs hautains
Et je ne
sais que trop pourquoi mon vers frissonne
Dans ce jour
affadi qui pâlit et s’étonne.