lundi 3 août 2015

Le Bois D'Amour.






Rondeau de la pluie enchantée
Qui tombe sur le bois d’Amour
Un été d’heures décomptées
Avant la naissance du jour
Dans l’odeur des feuilles mouillées.

Me donnerez-vous un baiser
Au jour naissant d’aube ennuyée ?
Si je l’espère, il faut l’oser
Ou la rime est imméritée ;
Rondeau de la pluie enchantée.

Et tout un jour à dépasser,
Que rien ne change, ni ne presse
Avant que de recommencer ;
Mon Dieu, mon Dieu, quelle tristesse !
Il pleut sur la plaine oubliée
Et sur le chemin du retour ;
Rondeau de la pluie enchantée
Qui tombe sur le bois d’Amour.

                   ***

samedi 1 août 2015

Incertitude.






Ainsi passent les jours, ainsi vont les nuages,
Alternativement sombres ou lumineux,
A qui ferai-je outrage
Si je parle moins d’eux ?

L’amour,  comme le feu, étincelle et dévore,
Chacun, selon le vent, s’exaspère ou s’éteint,
Qui, si je les ignore,
Me trouvera hautain ?

Rien ne ressemble plus au cours d’une rivière
Que le cours d’une vie en ses reflets changeants,
Filet d’eau sur la pierre
Ou flot intransigeant,

Dites-moi qui j’afflige
Si je la chante moins ?
Mais tout cela posé, qu’il faut que je néglige,
Sur quel sujet rimer s’il ne m’en reste point ?

                           ***

La Folie.






Paysages lointains, vous qui n’existez pas,
Aux quatre coins perdus des terres de Folie,
Qu’il doit être puissant ce charme qui vous lie
L’âme d’un malheureux jusqu’au jour du trépas !

Qu’a-t-il vu, qu’a-t-il fait, d’excessif ou d’horrible,
Celui qui laisse tout pour vos sombres attraits ?
Celui qui, chez les siens, va trahir son portait
Et dont ne peut pas changer le sort terrible ?

Aurait-il éveillé la vindicte d’un dieu
Par quelque acte barbare ou quelque mot impie ?
Aurait-il mérité la haine des Harpies
Par quelque trahison ou bien quelque acte odieux ?

Est-ce sa propre peur ou sa propre faiblesse
Qui l’ont persuadé de prendre ce chemin
Pour mieux vivre au présent mais se perdre demain ?
Qui sont-ils donc ceux-ci que vivre avec nous blesse ?

Qui sont-ils donc ceux-ci qui nous nous font orphelins,
S’ils étaient notre amour, de toutes leurs caresses,
S’ils étaient nos amis, de toute leur tendresse,
Pour se perdre à jamais aux pays du déclin ?

Et nous nous demandons pourquoi la même peine
Qui les a fait s’enfuir peut nous laisser ici
Avec dans nos regrets quelques remords aussi
De les abandonner à ce qui les entraine.

                             ***
 

vendredi 31 juillet 2015

Fin de Saison.






Inactivité grise
Et l’Automne pluvieux
Qui survient sans méprise,
Comment ferais-je mieux ?
Même songer m’épuise.
Serais-je donc si vieux ?
Les averses conduisent
La tristesse des cieux.
L’ombre à peine surprise
Et le froid malicieux
Qui n’en fait qu’à sa guise
Témoignent d’un adieu.

               ***

mercredi 29 juillet 2015

Le Poisson d'Argent.






Un petit coup de vent
Sur l’eau calme du temps,
Un souffle qui ne ride
Que le bord de l’étang
Où dorment les jours vides
Et les siècles d’antan.

Un homme qui dévide,
Plein d’un espoir avide,
Le fil d’un hameçon
Au fond de l’eau turbide
En rêvant d’un poisson
Qui l’avale, stupide.

Ce poisson qu’il attend
C’est un poisson d’argent
Aux couleurs de la chance
Dont rêvent tant de gens
Qui pêchent sans patience
Dans le lac de l’instant.

Les reflets des nuages
Glissent sur l'eau sans âge,
Sur l'eau calme du temps
Où l'ombre et mon visage
Se rident au passage
D'un petit coup de vent.

               ***