lundi 12 juin 2017

Ma poésie.



(Tête de veau, sauce gribiche.)

C’est un salmigondis replet
Ou comme un pâté de rillettes,
D’épithalames, de poulets,
De grands sentiments en paupiettes,
D’odes, rondeaux ou de sonnets
Avec en bordure d’assiette
Une couronne de regrets,
Sans oublier une mauviette[1]
Assaisonnée en virelai,
Saupoudrés faute de sarriette
De mes chagrins au grand complet
En quelques ballades inquiètes.
A force, on grossit du collet,
La tête se fait grassouillette,
On est perclus de bourrelets
Et l’on se résigne à la diète :
Octosyllabes, triolets
Ou l’art d’écrire des miettes
En de gros volumes complets ;
Octosyllabes, triolets.
Ce sont de faciles couplets
Pour une facile cueillette ;
Octosyllabes, triolets
Ou l’art d’écrire des miettes.

                               ***


[1] Jeu de mots sur le sens de « mauviette » : à l’origine l’alouette commune.

Le coeur adolescent.



(Parc du château de Villandry - Touraine 2012.)

On a terminé la moisson,
Il flotte une odeur d’herbes sèches,
C’est la pleine saison des pêches;
Les jardins autour des maisons
Sont fleuris de roses trémières.
Je retrouve le temps passé,
Les souvenirs jamais lassés
Dont le flot, comme une rivière,
Irrigue mes yeux vieillissants.
Se pourrait-il que rien ne change ?
Ma joie est toujours sans mélange.
Le temps serait-il impuissant ?
Car à revoir cette campagne,
Mon cœur, toujours adolescent,
Du passé tisse mon présent
Et son assurance me gagne.
C’est envoûtant et peu sérieux
Soudain que cette porte ouverte
En d’autres temps, en d’autres lieux,
Et que ce pas, d’un coup, alerte,
Tout l’univers à l’unisson
Des bonheurs anciens que ravive
Le parfum de la fenaison
Dans mes longues heures pensives.

                        ***       

samedi 10 juin 2017

Votre main.





Une odeur de jardin
Entre par la fenêtre,
Et ce n’est pas la fin
De mes nombreux « peut-être » ;
Un pour ce jardin-ci,
Un pour cette tendresse
Qu’il me faudrait aussi,
Un pour cette allégresse
Dont j’ignore le goût,
Un autre pour mes rêves
Et mes amours surtout
Que rien ne les achèvent,
Un pour moi, c’est certain,
Un pour vous quand bien même
Je cherche votre main ;
Quand ferez-vous de même ?

                        ***       

vendredi 9 juin 2017

Le Cycle des Amours Déçues - III. Les Amours Déçues.



(Strasbourg - Église Saint Pierre le Vieux.)
Trois notes de piano
Sonnent mélancoliques,
Souvenirs nostalgiques
De jours enfuis trot tôt.
Un refrain dans la rue
Qui danse à petits pas,
Ses notes sont le glas
De nos amours déçues.
Et que puis-je ajouter
A cet air de solfège
Détachant ses arpèges
Sur la fin de l’été ?
Demain viendra la pluie
Et un nouvel hiver
Dira que tout se perd,
Dira que tout s’oublie.

                        ***

mercredi 7 juin 2017

Mode d'emploi.





Amoureux, amants et maîtresses,
Accordez-moi quelque attention ;
Les mots sont plus que les caresses
Si l’on veut vivre sa passion.

Il vous faudra des mots d’amour,
Des mots empressés, des mots tendres,
Ces mots des amants de toujours
Qui sans mots peuvent se comprendre.
Il vous faudra des mots très doux,
Des mots de joie et de confiance
Qui,  sans même oser dire tout,
Sauront évoquer l’insouciance
Et la beauté du lendemain
Qui naît d’une nuit de tendresse
Et des efforts, main dans la main,
Pour conjurer toute tristesse.
Il vous faudra des mots d’espoir
Et ces mots qui savent sourire
Sous la bourrasque d’un seul soir
Ou sous des orages bien pires.

                               ***