Le temps s’écoule à sa façon :
Il parcourt la nuit d’une traite,
Il va, le jour, en limaçon,
A la midi même il s’arrête
Et des arbres de fer forgé
Bordent les grandes places vides
Que longent seuls des étrangers.
Tout au bout des champs d’ocre aride
Il pousse des sommets bleutés,
De vagues feuillages se grisent
De la poussière de l’été.
L’octogone clair d’une église
Veille sur un cloître roman,
Un filet d’eau bruit doucement…
Les lacets d’une route gagnent,
Au flanc désert d’une montagne,
La fournaise d’un ciel d’Espagne.
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