Affichage des articles dont le libellé est saison. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est saison. Afficher tous les articles

mardi 30 octobre 2018

Novembre.




Le vent qui souffle de Novembre
Chasse devant lui la saison,
Le froid, les neiges de Décembre,
Le rêve d’un autre horizon.

Les feuilles volent et s’en vont,
Les jardins, les bois s’éclaircissent,
Le ciel achève la moisson
D’un automne en fin d’exercice.

Novembre court et tourne en rond,
Il vient gémir dans les charpentes
Et cogne aux fenêtres du front
Des soupiraux jusqu’aux soupentes.

Novembre court et s’époumone,
Aux jardins il vient effeuiller
Les dernières roses d’automne
Qui pouvaient le faire oublier.

Mais quelque chose l’accompagne,
En contre-point, à demi-mots,
Lointain comme un refrain qui gagne :
La promesse du renouveau.

                               ***       

mardi 16 octobre 2018

Fleurir et défleurir - Chanson.




C’était un beau matin d’automne
Aux dernières gouttes de sang
Des feuillages qui s’abandonnent
Aux vents furieux ou caressants.

J’ai vu fleurir et défleurir
Je ne sais combien de saisons,
Combien sont encore à venir ?
« Bien moins » murmure ma raison.

Le ciel d’un bleu de porcelaine
Et dans la ville une douceur
Qu’on imagine qu’à grand-peine
Et combien de rosiers en fleurs ?

J’ai vu fleurir et défleurir
Je ne sais combien de saisons,
Combien sont encore à venir ?
« Bien moins » murmure ma raison.

Octobre, Octobre, est-ce bien sage
Que de se travestir ainsi ?
Tu sais bien que ces paysages
N’existèrent jamais ici.

J’ai vu fleurir et défleurir
Je ne sais combien de saisons,
Combien sont encore à venir ?
« Bien moins » murmure ma raison.

Je me promène et je m’étonne :
De la soie au lieu de chiffons ?
Mais n’est-ce pas le glas qui sonne
Au bout d’un automne bouffon ?

J’ai vu fleurir et défleurir
Je ne sais combien de saisons,
Combien sont encore à venir ?
« Bien moins » murmure ma raison.

                               ***        

dimanche 7 octobre 2018

Deux automnes.




Automne d’une époque, automne de mon âge,
Certes sans prophétie, attente ni partage,
Automne somptueux, automne des jours gris
Et des brouillards, depuis longtemps je l’ai compris.

Si chacun sait le nom des lendemains en route
Nul n’en connaît la trame et pas plus ce qu’ils coûtent,
Aux bois effeuillés d’or un dernier soleil roux ;
Demain se dit « hiver » comme on dirait « écrou ».

Que m’importe après tout les lendemains du monde,
J’en ai tant vu passer, reflets au fil d’une onde
Au cours imprévisible et toujours plein d’attraits
Où mon ombre a glissé ; qui la reconnaîtrait ?

Automne de la pierre où la mousse viride
Ne s’inquiète de rien, qui de rien ne décide,
Automne du vignoble en habit brodé d’or,
Boutonné de vermeil sur l’usure d’un corps,

A qui ne le sait pas, qui dira sans ambages
Qu’il est à d’autres jours, d’autres fous, d’autres sages ?
Laissons le temps au temps, aujourd’hui m’est si doux
Qu’en l’écrivant je crois qu’il doit suffire à tout,
Une fois oubliés mensonges et mirages :
L’automne d’une époque et celui de mon âge.

                               ***