Affichage des articles dont le libellé est fable. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est fable. Afficher tous les articles

samedi 26 août 2017

"Histoire comme chat."





Un chat très noir s’en va tout seul
A pas feutrés dans la nuit tiède ;
Avec l’ombre qui le précède
Et les nuages pour linceul,
Le jour s’enterre sans façon
Et le chat noir part à la chasse.
Monté sur de longues échasses
Pour aller loin, les polissons,
Des projets tournent dans ma tête ;
Le chat marche avec précaution
Vers on ne sait quelle passion
Et les lampadaires projettent
Une pitoyable clarté
Aux reflets de mauvais augure
Sur les toits rangés des voitures
Dans la chaleur d’un soir d’été.
Le chat noir prudemment se glisse
De pare-choc en pare-choc ;
Pourrions-nous faire un peu de troc ?
Échanger un instant nos vices ?
Moi j’irais chasser le mulot
Ou la souris, saine entreprise,
- La nuit elles sont toutes grises –
Et versifier serait son lot.
Hélas, le chat n’est pas poète
Et le poète n’est pas chat,
Ma plume rêve d’entrechats
Et le chat peut-être de couette.

                               ***                       

mercredi 6 juillet 2016

Le Papillon.






Erreur ou bien inadvertance,
Entre chez moi un papillon
Qui va se poser au plafond
Pour attendre, plein de constance,
Je ne sais quel évènement.
Je parle haut pour qu’il m’écoute,
Lui disant qu’il fait fausse route,
Qu’il se trompe certainement,
Qu’il n’y a rien qui se butine
Aux quatre murs de mon salon.
A ce moment passe un bourdon
Qui vient tout droit de ma cuisine
Et n’entend pas non plus raison ;
Bien sûr le papillon s’obstine
Et je me fâche, on le devine,
Sans qu’aucun me prête attention.
Sûrement demain, sans vergogne,
Je verrai défiler chez moi
La faune des champs et des bois,
Peut-être même une cigogne,
Des hirondelles sûrement,
Un héron cendré, une loutre,
Des musaraignes et en outre,
Comme ce soir évidemment,
Pour la beauté de mon plafond,
Un papillon !

                               ***

dimanche 19 juillet 2015

Le Cycle des Amours Déçues. I. L’intermittent du Spectacle.




On a replié le décor
Où je croyais vivre ma vie,
- Quelquefois je le crois encor-,
Sans doute on n’avait plus envie
De répéter, jour après jour,
La même histoire mensongère
Que je pensais être d’amour.
Si toute pièce est passagère
Il n’y a pas de raison pour
Faire durer ce dont se lasse
Une héroïne de tréteaux.
Il n’y avait donc plus de place
Pour un de ces « seconds couteaux »
Qui  viennent donner la réplique.
Je n’étais qu’un faire-valoir,
Sans talent ni mérite unique
Que l’on engage un certain soir,
Que le suivant on licencie,
S’il faut, en brûlant son contrat
Et demain, mais qui s’en soucie,
Un autre me remplacera.

                               ***