Affichage des articles dont le libellé est espoir. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est espoir. Afficher tous les articles

mardi 17 mars 2020

La chanson des mauvais temps.



(Beaugency - Loiret.)

Comme on tient dans l’obscurité,
Pour s’y mouvoir, une chandelle,
Un chant vient me réconforter
Mais la chose n’est pas nouvelle :

Les mauvais temps se prêtent à chanter.

Une strophe pour la beauté,
Une pour l’amour en promesse
Et que demain saura fêter,
Un refrain contre la tristesse :

Les mauvais temps se prêtent à chanter.

A capella, en aparté,
A voix claire voire à tue-tête
Ce qu’il faudra pour patienter
De couplets car je le répète :

Les mauvais temps se prêtent à chanter.

Faites bien mieux que d’écouter,
En faux-bourdon, en haute-contre,
Donnez de la voix sans compter
Que les échos vous le démontrent :

Les mauvais temps se prêtent à chanter.

                               ***       

lundi 5 août 2019

Ironie du soir.




Pourquoi ce petit mot joyeux ?
Je m’en vais rêver d’autres lieux,
De délices inespérées,
Au long très long d’une soirée
Qui ne m’annonçait pas pourtant,
Au fil ténu de ses instants,
Mieux qu’un cours banal, sans surprise,
De ceux qu’aucun charme ne grise.

Mais, n’est-ce pas,  quand vient le soir
On peut songer au lieu de voir
Et pour si peu se mettre en transes :
C’est le secret de l’espérance.

                               ***

vendredi 22 mars 2019

Malgré tout.



Au plus profond des nuits
Il scintille une étoile,
C’est elle que je suis
Au plus profond des nuits.

Sur la mer court sans bruit
La blancheur d’une voile ;
Au plus profond des nuits
Il scintille une étoile.

                               ***      
 

jeudi 31 janvier 2019

Le vieil olivier.




J’étais là en ce temps où seuls vivaient ici
Un peuple de pêcheurs, d’artisans sans soucis
Et quelques paysans gais et durs à la peine ;
La sève du printemps s’écoulait en mes veines.
J’étais sur la colline au temps où les chemins
Firent place à la route et quand l’étranger vint
Je ne m’étonnais point ; sur la plage la houle
Bruissait toujours semblable, où chaque aube déroule
Les joyaux scintillants de ses mille couleurs
Et, puis le soir venu, teint de mille douceurs,
Mon tronc portait heureux l’argent de son feuillage.
Mais il n’est pas de ciel qui reste sans nuage,
Du bord de chaque route il poussa des maisons
Dont parfois la laideur insultait l’horizon
Et puis il vint des gens, sans aucune culture,
Qui saccagèrent tout en parlant de nature
Et je me sentis vieux autant que malheureux.
Mais je suis toujours là et je conserve un peu
De la joie d’autrefois au fond de mes racines,
Sur mon tronc tortueux des siècles se dessinent,
Oui, je suis toujours là, et je demeurerai;
Les jours suivront les nuits, je sais que je verrai
Le reflux de ces mœurs à l’aube d’un autre âge,
Quand l’herbe folle aura du pied de mon ombrage,
Tenace, lentement reconquis les jardins,
Alors je renaîtrai pour disparaître enfin !

                               ***