Le fauteuil
ne dit rien, il vieillit avec moi
Et son
coussin s'affaisse et ses accoudoirs s'usent,
Il a pris
mon empreinte et souscrit à mes choix,
Nous somme
de ces vieux qu'aucun rêve n’abuse,
Philosophes
parfois et fatigués souvent,
Deux meubles
d'autrefois qui ne sont plus utiles
Qu'à parler
de la vie au fil d'un autre temps
Et dans un
crépuscule apaisant et futile.
Tous deux
persuadés de ne servir à rien
Nous
cultivons heureux notre vieille paresse,
Nous nous
ressemblons tant, nous nous comprenons bien,
Nous
cultivons notre âge et plus rien ne nous presse.
Où le désir
est roi, nous vivons de l'oubli,
Et de la
discrétion et de l'indifférence,
Du repos que
l'on prend, de la page qu'on lit
Et de nos
souvenirs dont le nombre est immense.