Brumes de décembre.

Décembre est un mois obscur

Où je ne sais plus écrire

Mais qu’y faire ? Je soupire

Sans lumière et sans futur.

Heures brèves, jours trop courts

Pour tous les riens qui m’assaillent :

Quotidien où je travaille

Beaucoup moins que je ne cours.

De cette aube paresseuse

Au crépuscule impatient

Ma journée -est-ce effrayant !?-

Est à la fois vaine et creuse.

Et quand je meuble un temps mort

Je vois bien que sous ma plume

On retrouve autant de brume

Que j’en contemple dehors.

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Autocritique.

(Venise - 2008.)

Je me moque bien du « comment »

Et du « pourquoi » comme du « quand »,

Du but aussi et de l’usage,

Et de la règle et du bagage !

J’écris le vers comme il me vient,

Médiocrement et parfois bien,

Ce que je sais je le raconte,

Je n’en ai ni gloire ni honte,

Que je l’écrive bien ou mal

Ce qu’on en pense m’est égal.

Et si ce temps -dont je n’ai cure-

N’est plus vraiment à l’écriture,

Si dans le grand désert des mots

La rime reste sans écho,

Si l’on me juge ridicule,

JE M’EN AMUSE en majuscules,

Je n’y réfléchis pas vraiment,

J’écris toujours allègrement

Et, pour le coup, même du « qu’est-ce ? »

Je puis sourire et je l’encaisse;

Qu’on me prête ou non de l’esprit

Je m’en moque on l’a bien compris !

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Les conseils - Suite.

Prends ce qui vient autour de toi,

Tâche d’en faire quelque chose !

Peut-on envier, au bord des toits,

Tous les pigeons qui s’y reposent,

Croyant, vaniteux et simplets,

Tout au moins les jours sans nuages,

Qu’ils sont parvenus au sommet ?

J’en sais beaucoup dans les parages

Qui m’étonnent tous les matins

En paradant gonflés de plumes

Et de roucoulements hautains

Qui les dépeignent et résument.

Fichtre ! On doit arriver à mieux

Quand bien même on n’est pas un aigle !

Soit : qu’on laisse aux anges les cieux,

Faire du néant une règle

C’est se montrer trop paresseux !

Même les plus sinistres vues,

Les horizons les plus crasseux,

Ont un peu d’élégance crue.

Regarde vraiment tout autour

De toi, tu vois que pour écrire

On a plus souvent qu’à son tour,

Au choix, de quoi pleurer ou rire !

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