L’obscurité de l’aube dissimulait un chemin de Damas que je cherchais en vain. J’allais à l’aventure.
De temps en temps un arbre dépouillé émergeait pudiquement de la platitude grisâtre du matin et s’approchait. Je flattais son tronc de ma main et je continuais ma route.
Routiers et spadassins sont des gens simples à qui la sensibilité coûte. J’allais bon train.
Je traversais des villages qui s’effilochaient, indistincts, et le brouillard dormait dans les jardins.
Je ne rencontrai pas midi mais l’après-midi vint, monotonement plate, les yeux lourds de reflets de marais et de steppes sans fin.
Aucun silence, ici ou là, ne me retint.
Je méditais un soir couleur d’ambre sous un ciel lie-de-vin.
Je me hâtais d’y parvenir où j’étais ce matin.
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