mardi 5 mai 2020

L'arbre.



Là-bas, tout au bout de la rue,

Permanence, immobile et trompeuse de l’arbre

A l’aune du passant, sûrement pas du marbre

Dont l’acanthe[1] n’est pas émue

Par la saison nouvelle ou le souffle du vent.

Mais l’arbre dit le bois

Comme la cloche dit le soir,

Comme l’écho d’un psaume annonce le couvent ;

Le bois parle du monde

De ce qui pousse et croît au-delà du village,

De ce qui , laissé libre, efface le bornage

Avec ce qui le fonde.

Un arbre sur l’asphalte, un arbre inaperçu,

Rêvant un rêve verdoyant,

Un jour viendra -l’arbre est patient-

Son rêve de forêt ne sera pas déçu.

 

                               ***       


[1] La feuille d’acanthe est un motif ornemental classique en architecture.


lundi 4 mai 2020

Ma Douce.




Voici que le printemps revient
Qui ne connaît pas la tristesse
Avec le vent qui vous caresse
Et murmure, écoutez-le bien.

Ma Douce, une larme n’est rien
Dès lors que le soleil s’empresse,
Voici que le printemps revient
Qui ne connaît pas la tristesse.

Je veux vous faire une promesse
D’espoir, et puis, entre autres biens,
Et vous savez que je les tiens,
D’amour, de joie et d’allégresse,
Voici que le printemps revient.

                               ***    
   

dimanche 3 mai 2020

L'avenir.




De quoi demain sera-t-il fait ?
Ce n’est pas les habits qu’il met,
Tout juste son chapeau qu’il change
Et les hommes sont bien étranges
De s’inquiéter à cet effet.
Comme le fumier ou la fange,
L’or demeure ce qu’il était,
Jamais le bavard ne se tait,
Ni l’injustice ne se venge ;
J’ajoute pour être complet
Que c’est ainsi du Tibre au Gange.

                               ***