Un banc de sable au soleil des vacances
Divise le flot nonchalant,
Les deux courants tentent chacun leur chance
A chaque bord de sable blanc.
En cent reflets où le fleuve paresse,
Si lent à s’enfuir, et se joue,
L’instant vient dire l’allégresse
Du bel été que la chance m’alloue.
Elle, si chiche au décours quotidien
De mes soucis, comment donc croire
Que me voici, ne redoutant plus rien,
Aux bords langoureux de la Loire ?
Ombre épaisse des bois, prés verdoyants,
Ciel bleu, murs blancs, gris de l’ardoise,
Orléans, Blois, Tours et Amboise,
Le flot s’enfuit, paisible en ondoyant.
Et ce flot qui s’enfuit chantonne
Les très beaux vers qu’on écrivit pour lui,
Beauté des mots qui le couronnent,
Gloire de noms dont l’écho le poursuit.