Je regarde
un vieux vase aux émaux cloisonnés
Qui se
souvient encore, sans même s’étonner,
Des vacances
de juin, des Noëls en famille,
Des Pâques
enneigées au bord de la charmille,
D’un calme
plantureux et d’excellents repas,
De livres
passionnants et que l’on n’oublie pas,
Et de
ceux-ci surtout dont le soir en silence
Je regrette
souvent les mots et la présence.
Tout était
plus facile et je ne sais comment,
Je crois
bien que le temps passait plus lentement.
Je retenais
toujours les pages de mes livres,
L’été
semblait de feu, l’hiver était de givre,
Mes désirs
étaient neufs et leur flamme brûlait
De ce feu
dévorant, encore insatisfait
Qui donne
plus de prix aux plus petites choses ;
Au foyer aujourd’hui les cendres se reposent,
Mais je sais
bien au fond que je n’ai pas tout dit,
Le rêve me
demeure et tout n’est pas fini.