lundi 11 juin 2018

Retour en arrière.




Je regarde un vieux vase aux émaux cloisonnés
Qui se souvient encore, sans même s’étonner,
Des vacances de juin, des Noëls en famille,
Des Pâques enneigées au bord de la charmille,
D’un calme plantureux et d’excellents repas,
De livres passionnants et que l’on n’oublie pas,
Et de ceux-ci surtout dont le soir en silence
Je regrette souvent les mots et la présence.
Tout était plus facile et je ne sais comment,
Je crois bien que le temps passait plus lentement.
Je retenais toujours les pages de mes livres,
L’été semblait de feu, l’hiver était de givre,
Mes désirs étaient neufs et leur flamme brûlait
De ce feu dévorant, encore insatisfait
Qui donne plus de prix aux plus petites choses ;
Au foyer aujourd’hui les cendres se reposent,
Mais je sais bien au fond que je n’ai pas tout dit,
Le rêve me demeure et tout n’est pas fini.

                               ***     
  

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