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jeudi 24 octobre 2019

Port du Rhin.



(Le Port du Rhin - Strasbourg.)

La tôle des coques rouillées
Longe placidement les quais
D’ombres et d’herbes embrouillées
Que borde une rue sans troquets.

Octobre est doux et le soir tombe,
On croise très peu de passants,
En voiture on circule en trombe
Car chacun rentre en se pressant.

Les vieilles péniches s’oublient,
Elles somnolent et c’est tout ;
C’est une heure entre chien et loup
Empreinte de mélancolie,

Et leurs gouvernails sont inertes
Et leurs quilles touchent le fond ;
Le jour sur la darse déserte
Dans la nuit lentement se fond.

                               ***

jeudi 9 février 2017

Un Après-midi d'Hiver.





Les arbres nus dans le vent froid
De noir et de blanc s’entrelacent
Sur le bord des chemins étroits
D’ornières, de boue et de glace.

La terre est lourde sur les champs,
Là-bas où l’horizon s’estompe
L’heure s’achemine au couchant
Dans les haillons d’un jour sans pompe.

Un pauvre jour d’un hiver gris
Où l’étain du canal s’éloigne
Terne, monotone et flétri,
Solitude que rien ne soigne,

Aux flancs abandonnés
De ces péniches immobiles
Où l’âge vient damasquiner
L’ocre de ses rouilles subtiles.

Et le vent,  qui n’est pas disert,
Au soir venu courbe l’échine
En traversant les champs déserts
Où la fin du jour se dessine.

                               ***