Affichage des articles dont le libellé est mot. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est mot. Afficher tous les articles

jeudi 11 octobre 2018

Le bon mot.




Ce n’est pas tout, il faut conclure,
Ce serait mieux sur un bon mot,
Cela vous aurait de l’allure ;
Ce n’est pas tout, il faut conclure.

Les rimes sont une pelure,
Le sens en serait le noyau ;
Ce n’est pas tout, il faut conclure,
Ce serait mieux sur un bon mot.

                               ***       

lundi 12 février 2018

De bons mots.




Comme ils sont merveilleux
Tous ces mots du langage :
Les follets et les consciencieux,
Les impudiques et les sages,
Ceux qui vous bâtissent des murs,
Ceux qui vous tissent des nuages,
Les sombres, les laids et les purs,
Ceux qui possèdent deux visages,
Mots des serments et mots d’amour,
Ceux des jamais, ceux des peut-être,
Ceux des sermons, ceux des discours,
Ceux des escrocs et ceux des prêtres,
Ceux des adieux, ceux des toujours,
Et ceux qui disent la tendresse,
Qui mesurent le temps qui court
Et ceux que jamais rien ne presse !

                               ***

dimanche 11 février 2018

L'Avenir.




Ils furent dix mille et puis mille,
A la campagne comme en ville,
Ensuite plus que cent et combien donc demain ?
Demain, ils seront un.

Un pour lire et aimer, le même pour écrire,
Voire pour critiquer et l’écho pour en rire.
Après ? Plus rien. Ni peine pour vous assaillir,
Ni souvenir.

Ils furent dix mille et puis mille,
A la campagne comme en ville,
Ensuite plus que cent et combien donc demain ?
Demain, ils seront un.

Chacun ses propres mots et chacun son langage
Dont nul autre que lui ne pourra faire usage.
Bientôt l’esprit en berne et l’art -est-ce étonnant ?-
A l’avenant.

Ils furent dix mille et puis mille,
A la campagne comme en ville,
Ensuite plus que cent et combien donc demain ?
Demain, ils seront un.

Mais je m’en moque bien lorsque j’écris ces lignes,
Le temps que j’ai passé par ici me désigne
Pour laisser les soucis et voyager bientôt
L’âme en repos.

Ils furent dix mille et puis mille,
A la campagne comme en ville,
Ensuite plus que cent et combien donc demain ?
Demain, ils seront un.

En attendant, mot après mot, j’use et j’abuse,
Je trouve et je reprends, j’invente et je m’amuse.
Les bien-pensants en conçoivent-ils du dépit ?
Eh bien tant pis !

Ils furent dix mille et puis mille,
A la campagne comme en ville,
Ensuite plus que cent et combien donc demain ?
Demain, ils seront un.

                               ***                                                        

Note : la forme choisie pour ce texte est celle d’une chanson de Jean Antoine de Baïf (1532-1589) : « A la fraîcheur je voudrais or’… » que l’on peut lire dans : Chansons Françaises de la Renaissance. Édition de Georges Dottin – NRF – Poésie/Gallimard – 1991. P. 32-33.

samedi 8 juillet 2017

Le Cycle des Amours Déçues - VI - Les critères de l'amour.



(Mascaron du "kleine Metzig", les "petites Boucheries" - 1901. Strasbourg.)

L’amour n’est pas que de mots doux,
Il en faut aussi de mordants
Mais pas d’injures, pour le coup
Je me ferais malentendant !

L’amour n’est pas un sucre d’orge !
Il faut lui donner la réplique,
Parfois le couteau sous la gorge,
En lui renvoyant une pique.

L’amour n’est pas un soliloque,
Ni le silence qu’on partage,
Il peut avoir le cœur en loques
Et les hurlements de la rage.

L’amour n’est jamais discourtois,
Vulgaire, hypocrite ou grossier,
Il peut être bête parfois
Mais on l’a si vite oublié !

L’amour n’est pas une posture
Et l’amour n’est pas une loi
Ou sinon c’est, je vous l’assure,
Un amour de mauvais aloi !

                               ***