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mercredi 2 janvier 2019

Pour après-demain.




Chantez mes mots puisque vous le pouvez,
En espérant que quelqu’un vous retienne
Et qu’après lui quelque autre à son tour vienne
Qui veuille vous reprendre et conserver ;
Chantez mes mots.

Quand de ce temps je me serai sauvé
Vous serez seuls mais qu’à cela ne tienne,
En reprenant cette voix qui fut mienne
Et ce qu’en vous mes rêves ont gravé,
Chantez mes mots.

Que votre chant parvienne à captiver
Ces ignorants de nos heures anciennes,
Oui, pour que les amours qui furent miennes
Trouvent ailleurs à se parachever,
Chantez mes mots.

Que l’horizon dont je serai privé,
Demeure à travers vous, que votre antienne
En soit l’image autant que la gardienne,
Un chantre aux accents éprouvés;
Dites la vie et prolongeant la mienne,
Chantez mes mots puisque vous le pouvez,
En espérant que quelqu’un vous retienne.

                               ***        

vendredi 19 octobre 2018

L'attente.




C’était un crépuscule à l’Automne étranger,
A la fois doux et triste et la terre était sèche ;
De ce soir si précoce au ciel bleu mélangé
On tirait l’impression d’un monde tête-bêche.

Ces teintes, ces reflets, partout inattendus,
Dans ce décor connu vous mettait mal à l’aise,
Créait le sentiment de n’avoir pas son dû,
D’être, comme l’on dit, entre deux chaises.

La fougère était rousse et le rosier en fleurs,
Chacun s’en inquiétait, c’était peut-être bête
Mais l’on n’y pouvait rien. Cela pesait au cœur
Et l’on se demandait d’où viendrait la tempête.

L’obscurité complète, au pessimisme enclin,
On noircissait pour rien la blancheur du vélin ;
Dans le lourd sommeil où la conscience trépasse,
On rêvait de soi-même et de mots orphelins
En craignant que demain je ne sais quoi se passe.

                               ***

jeudi 4 octobre 2018

Contre les miroirs.




Je ne contemple aucun miroir
Tant leur image est déformante,
C’est qu’au fond de leur eau dormante
Les jours enfuis se laissent voir.

Pourquoi devrais-je en leur reflet
Avoir une aveugle confiance ?
Qu’ai-je à faire de la conscience
De l’apparence de mes traits ?

Dans leurs bons jours ils sont flatteurs,
Dans leurs mauvais, ils sont prophètes
De malheur. L’homme qui s’y reflète
Je le tiens pour diffamateur !

                               ***