Chantez mes
mots puisque vous le pouvez,
En espérant
que quelqu’un vous retienne
Et qu’après
lui quelque autre à son tour vienne
Qui veuille
vous reprendre et conserver ;
Chantez mes
mots.
Quand de ce
temps je me serai sauvé
Vous serez
seuls mais qu’à cela ne tienne,
En reprenant
cette voix qui fut mienne
Et ce qu’en
vous mes rêves ont gravé,
Chantez mes
mots.
Que votre
chant parvienne à captiver
Ces
ignorants de nos heures anciennes,
Oui, pour
que les amours qui furent miennes
Trouvent
ailleurs à se parachever,
Chantez mes
mots.
Que l’horizon
dont je serai privé,
Demeure à
travers vous, que votre antienne
En soit l’image
autant que la gardienne,
Un chantre
aux accents éprouvés;
Dites la vie
et prolongeant la mienne,
Chantez mes
mots puisque vous le pouvez,
En espérant
que quelqu’un vous retienne.