mercredi 20 mars 2019

Le proscrit et la mer.




La mer lointaine et solitaire
S’attriste sans jamais se taire
De son rivage à l’horizon,
En cent regrets, mille oraisons.

Mon vers a la même grisaille,
Nulle autre amertume qui vaille
Que celle des flots où l’enfouir ;
Je n’ai pas lieu de me réjouir.

Pourquoi faut-il donc une aurore,
Un vœu, une espérance encore
Si le jour courtise la nuit
Après que les rêves ont fui ?

Sans fin gronde la mer immense,
La paix seule aime le silence
Mais l’on doit chanter son tourment ;
Tel se console qui se ment.

                               ***

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