lundi 18 mars 2019

Au ciel - Fantaisie.




Au ciel où somnolent les anges
Qui n’ont plus beaucoup de travail,
Les nouvelles que l’on s’échange,
A l’ombre autour du divin mail[1],
N’ont rien de bien enthousiasmant.
En sirotant son anisette
Saint-Pierre songe que vraiment
Sept fois soixante-dix-sept[2] mettent
La barre du pardon trop haut
Et les archanges au chômage.
Une colère comme il faut,
Un déluge -pour faire image-,
Enfin quelque calamité,
Voilà qui pourrait tout résoudre
Car en bas la majorité
N’a plus que faire ni que soudre[3]
A Dieu comme à ses Saints.
Mais non, on joue à la pétanque
Et tous ignorent le dessein
Du Dieu sévère qui leur manque.

                               ***


[1] Mail : n.m., promenade bordée d’arbres dans les villes du Sud de la France, voir : http://www.cnrtl.fr/definition/mail.
[2] Allusion à la réponse du Christ à Pierre qui lui demandait s’il fallait aller jusqu’à pardonner sept fois (Matthieu 18, 21-22) : « non pas sept fois, Pierre, mais sept fois soixante-dix-sept fois ».
[3] Allusion au troisième vers de l’envoi de la Ballade des Pendus de François Villon : « A lui n’ayons que faire ne que soudre » dont le sens est :  à lui (le diable) n’ayons rien à devoir, à payer, le verbe « soudre » signifie « payer » (Dictionnaire Godefroy, Vol. 7 - P. 450).

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