vendredi 10 mars 2017

Il Pleut.




Il pleut
Et dans ces mots « il pleut »
Il y a mille choses :
Des toits luisants, un peu,
Et des rosiers sans roses
Dans les jardins brouillés
Où le printemps s’annonce,
Des trottoirs ennuyés
Et la chanson absconse
Qui court les caniveaux ;
Une place déserte,
Un vent doux mais pas trop,
Deux ou trois feuilles vertes.

Il pleut
Et dans ces mots l’on trouve
Ce désir de ciel bleu
Que tout le monde éprouve
Et un square boueux
Mais dont l’herbe est plus verte,
Beaucoup d’immeubles gris,
Pas de fenêtre ouverte,
Ou j’en serais surpris,
Deux ou trois primevères
Au rebord d’un balcon.
Le flot chargé de terre
Qui s’enfuit sous un pont…

Il pleut
Et cela signifie
Un après-midi lent
Et calme où l’on s’ennuie
Crépusculairement,
Deux ou trois pas confiés
Au noir d’un parapluie
Et des habits mouillés
Dessous un ciel de suie.

Il pleut
Et cela laisse entendre
Reflets et flaques d’eau,
Cieux de plomb ou de cendres,
Corneilles ou corbeaux,
Péniches esseulées
Au fond d’un soir fumeux
Et routes désolées
A l’horizon brumeux.

Il pleut.

                               ***


Aucun commentaire: