Il pleut
Et dans ces
mots « il pleut »
Il y a mille
choses :
Des toits
luisants, un peu,
Et des
rosiers sans roses
Dans les
jardins brouillés
Où le
printemps s’annonce,
Des
trottoirs ennuyés
Et la
chanson absconse
Qui court
les caniveaux ;
Une place
déserte,
Un vent doux
mais pas trop,
Deux ou
trois feuilles vertes.
Il pleut
Et dans ces
mots l’on trouve
Ce désir de
ciel bleu
Que tout le
monde éprouve
Et un square
boueux
Mais dont
l’herbe est plus verte,
Beaucoup
d’immeubles gris,
Pas de
fenêtre ouverte,
Ou j’en
serais surpris,
Deux ou
trois primevères
Au rebord d’un
balcon.
Le flot
chargé de terre
Qui s’enfuit
sous un pont…
Il pleut
Et cela
signifie
Un
après-midi lent
Et calme où
l’on s’ennuie
Crépusculairement,
Deux ou
trois pas confiés
Au noir d’un
parapluie
Et des
habits mouillés
Dessous un
ciel de suie.
Il pleut
Et cela
laisse entendre
Reflets et
flaques d’eau,
Cieux de
plomb ou de cendres,
Corneilles
ou corbeaux,
Péniches
esseulées
Au fond d’un
soir fumeux
Et routes désolées
A l’horizon
brumeux.
Il pleut.
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