jeudi 30 mai 2019

Les mouches.




Le ciel est d’un bleu sans façon,
Les murs sont brûlés de lumière,
La chaleur vibre sur la pierre
Tout comme aux tuiles des maisons.

Pourtant sa puissance indiffère
Le vol que les mouches, en rond,
Dans l’ombre de cet arbre font
Où j’écris ces mots éphémères.

                               ***

Fin de saison.



(Milan - Italie.)

Profitons bien du crépuscule
Dans ce qui reste de l’été,
Les jours d’automne se bousculent
Devant le seuil qu’il va quitter.

Profitons de ces soirs tranquilles
Où pendant quelques temps encor
La rose odorante et subtile
Louera le couchant teinté d’or.

Profitons car les hirondelles
Déjà ne se poursuivent plus,
Le vent fait un bruit de crécelle
Et tous les poèmes sont lus.

Profitons, nous aurons beau faire,
Les temps sont presque révolus,
Un changement est nécessaire
Et à chacun selon son dû.

                               ***       

lundi 27 mai 2019

Danseurs nocturnes.




Au rythme feutré de la pluie,
Danse l’instant, danse la nuit,
Et la phrase qu’une autre suit,
Le point lumineux et la suie
Et la cire d’une bougie
Comme, à cette table où je suis,
Ma main que la rime conduit.
Sur les toits que le vent essuie
Le temps s’écoule et l’heure fuit,
Au bout de l’averse qui bruit
Ma strophe patiente et s’ennuie.
Et du faîte aux pierres enfouies,
Cent fois retrouvées et ravies,
La même ombre qui me conduit
Et la phrase qu’une autre suit
Et la flamme de la bougie,
Dans ma main la plume qui luit,
Dansant au rythme de la pluie
Me font la moue ou me sourient.

                               ***