(Venise - Place Saint-Marc.) |
La lune
d’argent se lève et me voit,
Elle sourit
et se moque de moi :
« Que
fais-tu là tout seul, prêt à écrire
Quand
l’ombre danse et que la nuit soupire ?
Et dans le
parc obscur dorment des fleurs
Dont le
sommeil exhale mille odeurs ;
Lève les
yeux et laisse là tes stances,
Je suis
l’oubli et je suis l’insouciance.
Viens avec
moi si tu tiens à l’amour,
Viens donc,
j’en suis la maîtresse et la science,
Laisse ta
plume et tes versets, accours,
Je
t’apprendrai, si tu me fais confiance,
Un très
vieux jeu de songe et de reflets,
Où les
passions qui s’embrassent, légères,
Avec la
grâce ombreuse des ballets
Diront pour toi leurs chansons passagères. »