Le brouillard, ce matin, met l’horizon
Guère plus loin que le bord du balcon ;
Le monde est aussi gris que les façades
Grises dans ce jour gris, froid et maussade.
Je vais laisser à de plus délurés
Le soin de ranimer le feu sacré,
Pour moi, devant un pareil paysage,
Mon lit vaut mieux que tous les bavardages.
Très bon courage aux fantômes qu’on voit
Glisser, pressés, je ne sais trop pourquoi,
Sur les trottoirs d’une ville incertaine
Et qui semblent autant d’âmes en peine.
A moi, dans ce demi-jour assassin,
Mon édredon avec mon traversin,
Mon oreiller et puis mes couvertures
Et à qui le voudra : « bonne aventure ! »
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