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mercredi 25 novembre 2020

Le paresseux.

 


Le brouillard, ce matin, met l’horizon

Guère plus loin que le bord du balcon ;

Le monde est aussi gris que les façades

Grises dans ce jour gris, froid et maussade.

 

Je vais laisser à de plus délurés

Le soin de ranimer le feu sacré,

Pour moi, devant un pareil paysage,

Mon lit vaut mieux que tous les bavardages.

 

Très bon courage aux fantômes qu’on voit

Glisser, pressés, je ne sais trop pourquoi,

Sur les trottoirs d’une ville incertaine

Et qui semblent autant d’âmes en peine.

 

A moi, dans ce demi-jour assassin,

Mon édredon avec mon traversin,

Mon oreiller et puis mes couvertures

Et à qui le voudra : « bonne aventure ! »

 

                ***       

jeudi 26 juillet 2018

Loir et Loire.




Je suis un amoureux des bords de Loire,
De leurs beaux horizons, de leur histoire,
Est-ce pourquoi j’ai pu m’apercevoir
Que je suis paresseux autant qu’un loir ?

Le flot du fleuve en son cours lent sinue
De banc de sable en banc de sable où, retenue,
L’onde se perd en songes inconnus
Auxquels je suis, comme elle, parvenu.

Le ciel changeant sur la belle argenture
De son miroir reflète à l’aventure
Le temps et les saisons mais je suis sûr
Qu’en mes yeux leur reflet n’est pas moins pur.

Ces jours de paix vont-ils durer encore ?
Elle ne sait et pour moi je l’ignore.
Elle paresse heureuse de son sort
Et moi du mien, sans le dire trop fort.

                               ***       

mardi 10 avril 2018

Balade des trois mois de printemps ou du paresseux.




Au mois d’Avril courant les rues
Il fait bon rêver et bailler
Aux corneilles et, l’âme émue
De tant de douceur, sommeiller,
D’autant que la nuit diminue .
« Et tes projets ? » s’en vient railler
Ma Conscience, sans retenue,
Car il ne faut que travailler.

Au Mai des amours inconnues,
Qui ne désire s’égayer
De leurs vérités toutes nues ?
Allons, c’est bien mal babiller,
Ma rime et ma plume déçue
S’en va d’un coup te retailler
Tant elle est de Morale imbue,
Car il ne faut que travailler.

En Juin, de toutes fleurs issues
Et de tant de fruits octroyés,
Quelle brise s’en est venue
En souriant me conseiller
D’en profiter - à voix ténue,
Craignant de se voir foudroyer
Par le Devoir pour sa bévue - ?
Car il ne faut que travailler.

Douce Dame au plus haut des nues,
Ô Paresse, j’ai beau prier
Je n’ai que des déconvenues
Car il ne faut que travailler.

                               ***