Sur les rayons de la cahute,
Là-bas, un livre m'appelait;
Le vent qui siffle et qui chahute
Raconte un peu ce qui lui plaît.
Mais le vent sait que je l'écoute
Comme je sais bien qu'il m'entend,
Si quelqu'un parmi vous en doute
Il n'aura qu'à faire semblant.
"Un livre vert comme les feuilles
Et qui parle de la forêt,
Va donc, il faut que tu l’accueilles
Et tu le liras sans regret."
Au matin gris, trois pas en ville
Pour trois courses d'à peu près rien,
Après passons à plus utile
Et venez avec moi mon chien.
Le jet d'eau chante solitaire,
Les bords de l'étang sont déserts,
Le temps a mauvais caractère,
Ce mois est un peu tête-en-l'air.
J'ai poussé jusqu'à la cabane,
Je me suis assis sur le banc:
Tous ces livres qui les condamne,
Qui vient ici les mettre au ban ?
Au vert franc de sa couverture
J'ai compris que j'étais devant,
J'étais plein de désinvolture,
Les arbres bruissaient dans le vent.
Je feuilletais à l'aventure,
Déjà nous étions plus qu'amis,
Il n'était pas de la nature
De ceux qu'on ne lit qu'à demi.
Ce livre, "la Forêt Perdue",
A cette heure-ci est chez moi
Où son histoire sera lue
Et même lue à haute voix.
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