vendredi 10 avril 2020

Autosuggestion.



(Carnaval de Bâle 2008.)

Depuis plus d’un mois
Je reste chez moi
A lire, à écrire,
Sans beaucoup sourire
Mais sans grand émoi.

Ce n’est pas un choix,
C’est : « Fais ce que doit ! »
Il y a bien pire,
Cela va sans dire
Et je me tiens coi.

N’étant pas du bois
Des flûtes, ma foi,
Je rêve et j’aspire,
J’espère et désire
Tout comme autrefois.

Deux mois à l’étroit,
Trois si je m’en crois,
Ne sont  -je soupire-
Pas un grand martyr
Ou de peu de poids.

                               ***

mercredi 8 avril 2020

Ma province.



(Venise - Mascaron.)

Au royaume des mots, provinces de mes livres,
Des frontières de vent qui de tout me délivrent
Et chaque jour semblable, où vivent ces images
D’opuscules-hameaux et de cités-ouvrages.

Poussière des saisons aux sous-bois de papier
Où s’ouvrent de nouveaux ou d’antiques sentiers ;
Les uns sont de raison, les autres d’aventure,
Et quel hôte t’attend aux parvis de lecture ?

Ô pages, bruissement d’un océan serein,
Lointains de crépuscule ou bien d’aurore empreints,
Fierté, mélancolie, amour-passion, colère…
A vous suivre on ne peut que se perdre et s’y plaire.

                               ***

mardi 7 avril 2020

Rêveur impénitent.



(Chambord- Le pont sur le Cosson  - Loir et Cher.)

Rêveur impénitent au bord d’une rivière
Qui jamais ne s’arrête et qu’on nomme le temps,
Admirant une feuille, contemplant une pierre,
Ma joie se renouvelle et croît à chaque instant.

Nul ne m’enlèvera la naïve innocence,
Le goût de découvrir avec l’étonnement,
Le bonheur de rêver non plus que l’espérance,
Ni le plaisir sans prix de vivre ouvertement.

Benoît admirateur d’une ombre sur le sable,
Des embruns dans le vent, d’un reflet sur l’étang,
Je vais à ma façon, je reste insaisissable
Et je terminerai rêveur impénitent.

                               ***