Promeneur, j’écris
l’Histoire au petit pied…
Sur les quais, à l’ombrage des marronniers,
Çà et là
s’endorment des bancs philosophes
Dont le bois, très placide et ensommeillé,
Ne sait rien de la gloire ou des catastrophes.
Peinte en noir, la rambarde a beaucoup vieilli,
Sur ce bord où s’incurve au lointain son cerne
En marquant les murs autrefois assaillis,
Au beau temps où l’eau coulait le long des vernes.
Au beau temps où l’aigle, plus tard impérial,
Lacérait l’échine du lion de Bavière,
Fer et mort, la force pour cérémonial,
Cris sanglants, serres et bec, gueule et crinière.
Les vieux bancs regardent un bord de l’oubli,
L’autre côté, chez eux, c’est déjà la campagne
Et d’ailleurs au pied des bancs, les pissenlits
Revenus tellement nombreux en témoignent.
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