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mercredi 25 mars 2020

Regard.



(Saint-Georges majeur - Venise.)

Dessous un loup de velours noir
Son regard que rien ne déguise
A l’éloquence des surprises
Qu’on ne pensait jamais revoir.

Il est ici la gemme exquise,
Dont on rêve matin et soir,
De quelque équivoque ostensoir
Parmi l’or vieilli des églises,

Là-bas il reflète en miroir
La sensuelle convoitise
Des marbres aux courbes précises
Qu’un palais cache en ses couloirs.

Dessus les degrés où s’irise
Une mer d’infini savoir
Qu’il tient encore en son pouvoir
Flotte son antique maîtrise.

Puissance qui ne peut déchoir
D’un charme où lui-même se grise
Et des amours que rien ne brise,
Désir -auquel comment surseoir ?-,

Beauté multiple et indivise,
Ce regard d’ombre et de vouloir,
Impermanence ou nonchaloir,
Je sais que c’est le tien, Venise.

                               ***

jeudi 19 mars 2020

Des rameaux.




Le glas lointain d’un clocher solitaire,
L’écho d’un cor tout au fond d’un vallon,
Le ciel brumeux, la neige sur la terre,
Des traits aimés qu’on quitte à reculons,
De tout cela naît la même tristesse
Qu’à sa lecture on retrouve en ton mot ;
Le cœur amer tu crois en sa justesse
Mais du bois mort naîtront d’autres rameaux,
Il reviendra cet absent de tes pages,
Les prés seront en fleurs sous le ciel bleu,
Le cor entonnera un air joyeux
Et le clocher sonnera ton mariage

                        ***

dimanche 15 mars 2020

Les Roses I.




J’aurais pu pleurer ce matin
Pour un parfum ténu de roses
Qui me rappelait tant de choses
En le trouvant en ce jardin.

Bruissez feuillages mordorés
Sur le vert des vastes pelouses
Ce sera le plus bel été.

Quand le siècle vaut la minute,
Quand l’instant dit l’éternité,
Quand hier sait que demain débute
Et qu’il n’est plus rien à compter,

Bruissez feuillages mordorés
Sur le vert des vastes pelouses
Ce sera le plus bel été.

Le murmure des feuilles vertes
Ignore l’avant et l’adieu,
Il chante le chant mélodieux
Des joies toujours redécouvertes.

Bruissez feuillages mordorés
Sur le vert des vastes pelouses
Ce sera le plus bel été.

Toutes m’ont dit en aparté,
Car les fleurs ne sont pas que prose,
Ce sera le plus bel été
Et ne veux-tu pas en goûter,
Si peu que ce soit, quelque chose
Dans le parfum ténu des roses
Où meurt ce qui n’a pas été ?

Bruissez feuillages mordorés
Sur le vert des vastes pelouses
Ce sera le plus bel été.

                ***