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mercredi 22 janvier 2020

Le tison.



(Strasbourg - Les Ponts-Couverts.)

L’amour est trop tranquille après la fenaison,
Il manque de soleil et puis de déraison,
Si la chair n’est pas triste elle est un peu maussade
Quant aux livres, ma foi, c’est ce qui reste en rade ;
Est-il d’autres combinaisons ?

C’est le mauvais moment, la mauvaise saison,
L’amour est trop tranquille et le froid a raison
Du plus petit, du moindre essai de promenade,
De la moindre aventure et de toute escapade ;
Je vais rester à la maison.

J’érige le confort, l’indolence en blason,
Le silence avec eux, surtout pas l’oraison ;
L’amour est trop tranquille et c’est ainsi qu’on brade
Ce qu’on prisait beaucoup pour un garde-malade :
Par là je veux dire un tison.

                               ***

lundi 20 janvier 2020

Bâclé...




Les pieds dans l’eau, deux hérons cendrés philosophent :
« L’ablette se fait rare et même le goujon,
Quoique il soit assez doux, l’hiver est un peu long… »
Très bien, ceci m’achève une première strophe.

A contre-jour deux canards voguent sur l’étang,
Je me demande où, dans le Nord, le vent s’aiguise
Ainsi ; l’hiver aujourd’hui n’en fait qu’à sa guise
Et ce couplet ne m’a pas pris beaucoup de temps.

On dit que les castors ont dû ronger cet arbre,
Il est prêt de tomber. On parle au bord de l’eau
Et je vois défiler des passants en troupeau :
Pas besoin de graver ces vers-là dans le marbre…

Les bois en roux et gris, le ciel d’un bleu d’hiver
Le Rhin qui coule vers la mer du Nord, bonhomme,
Indifférent, majestueux ou bien tout comme ;
Qui protestera si… ce poème se perd ?

                               ***       

vendredi 17 janvier 2020

C'est une fable...




Je sais quelque chat angora
De charmante fourrure,
Preste, assuré, de grande allure
Qui se rêvait en lion et l’on verra,
Si l’on m’écoute,
Ce qu’il en arriva.
Le début de la route
Ne lui coûta
Guère : il était beau parleur.
Linottes et moineaux
Lui virent, j’en ai peur,
La crinière qu’il faut
Pour prétendre au courage,
A la force, au lignage.
Parmi la gent souris ou le peuple des rats,
Qui le voyait bien chat,
Il se dit qu’à tout prendre
Il valait mieux -quelle illusion !-
Mettre au pouvoir un chat qu’un lion.
Ce que dirent les bœufs,
Ce que firent les ânes
Vaut autant ou si peu ;
L’aveuglement des sots les juge et les condamne.
Du chat on fit un roi,
Linottes et moineaux, souris et rats,
Tous, il les dévora,
Il asservit les bœufs,
Il ennoblit les ânes
Et il régna si vieux
Que de nos jours encor je crois qu’il se pavane.

                               ***