jeudi 6 février 2020

Souvenir d'exil - Suite.




Dix-sept heures, mon thé, une chambre d’emprunt,
Quatre murs étrangers sentant le marécage,
Un automne présent par défaut de chauffage
Et moi, parti de loin, dont c’est le lot commun.

Moi qui n’ait rien de sûr, moi qui suis de passage,
Moi qui sait que les mots, eux, seront importants
Mais jamais le stylo et l’endroit pas vraiment,
Moi qui suis presque heureux de ne pas être sage.

Ce soir est silencieux, demain est inconnu,
Je n’ai guère avec moi que ce fardeau d’absences
Qu’un nouveau lit endort avec indifférence
En des lieux qui jamais n’en ont rien retenu.

Ces chambres, pauvrement, accueillent l’éphémère,
Ce qui ne bâtit pas et ce qui n’attend rien ;
L’instable et le hasard, voilà ce qui est mien,
Je voulais un foyer et je vis du contraire.

Quand parfois la tristesse, en s’invitant le soir,
Me fait ressouvenir de mes rêves insignes,
J’ai pour ami de cœur tous les mots que j’aligne
Et pour me consoler leur chant joyeux ou noir.

                               ***   
    

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