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jeudi 8 novembre 2018

La Guerre des Paysans (1524-1526).




La nuit finit, l’aube est prochaine,
Nous allons mettre sac au dos
Afin de partir aussitôt,
Chantant cette vieille rengaine :
Brisez les chaînes !

Le silence alourdit la peine,
Voyons ce que le geste vaut,
Dame, il y faut bien ce qu’il faut ;
Maintenant que la coupe est pleine
Brisez les chaînes !

Assez de crainte, assez de gêne,
Chacun sa part, chacun son lot,
Debout les gueux, debout rustauds,
La lame brille hors de sa gaine ;
Brisez les chaînes !

Les moutons garderont la laine
Qu’on veut leur tondre sur le dos ;
A grands coups de piques s’il faut
Et la bataille pour étrennes :
Brisez les chaînes !

Qu’ils regardent ce qui nous mène,
Nos droits et ce pays si beau
Qu’on emmène à nos godillots
Et qu’ils en prennent de la graine :
Brisez les chaînes !

                               ***

vendredi 17 août 2018

Le moulin de Cougnaguet .



Dans un vallon profond
Qu’entourent des falaises
L’Ouysse[1] se morfond
Ou serpente à son aise.

Au bout de son cours frais
Un vieux moulin se dresse
Où tremblent les reflets
Dans le flot qui se presse.

Ce moulin fortifié
En paix dessous l’ombrage
Est un vieil ouvrier
Toujours à son ouvrage.

Dans le même décor
Que les siècles patinent
La meule tourne encor
Pour moudre la farine.

La pierre accompagnant
L’Ouysse cristalline,
Fredonne le beau chant
Des saisons sans famine,

Et des greniers remplis,
Quand les hommes n’ont cure
Des mois en blanc surplis
Et de Dame Froidure.

Il redit les couplets
De ces jours d’abondance
Rare et puis nos regrets
Devant leur inconstance.

             ***


[1] Le moulin de Cougnaguet,  construit au XIVe siècle par des moines sur la petite rivière l’Ouysse, se situe dans le Lot, en Quercy.

lundi 23 juillet 2018

La nuit pluvieuse.




Sombre absence aux couleurs de suie
Les toits se perdent en la nuit,
Sous chaque réverbère pâle
La cuirasse du pavé luit ;
Au pied du clocher cathédrale
Les cloches sonnent de concert
Dix coups au rythme de la pluie
Qui parle d’un pays ouvert
A l’obscur jardin qui s’ennuie.

L’averse lente s’insinue
Jusqu’en la trame de l’instant
Où chaque ruisselet s’égoutte
Au même rythme que le temps
Et les murs silencieux écoutent,
Inlassable et régulier,
Le chant aux mille voix ténues
Venu d’océans oubliés
Que rien n’arrête ou n’atténue.

                               ***