lundi 14 mai 2018

Pluie de printemps.




Le printemps a changé d’idée,
Lumière et chaleur élidées,
Il ne parle plus que de froid,
De brume et pluie en tous endroits.

De violettes et de muguet
Il n’est plus question qu’à regret,
Au vent, aux flaques d’eau ridées,
Le printemps a changé d’idée.

Voici, Rêveuse, qu’à mon cœur
Il s’en va manquer le meilleur,
Au soir des chaleurs attardées,
Vos prunelles d’ombre brodées ;
Le printemps a changé d’idée.

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dimanche 13 mai 2018

Avec mes excuses...




Peut-être aimeriez-vous lire des épopées,
De longs sanglots de tristesses entrecoupées,
Des grands épanchements d’un lyrisme profond,
De la philosophie ainsi que nous la font
Les grands penseurs, sages orfèvres en sentences,
Ou même des sermons : repentir, pénitence…
J’en oublie, et j’ai tort, car ils ont toujours cour,
Les idylles sans fin et les romans d’amour,
Même s’ils tournent mal, car cela leur arrive ;
Peut-être est-ce cela qu’il faudrait que j’écrive….

La strophe suit la strophe, imaginez un peu,
L’auditoire haletant qui pleure ou qui le peut,
Qui s’enthousiasme et rit et va de page en page,
Y prenant du plaisir, non sans quelque tapage,
(Je le verrais bien pousser des exclamations,
Témoignage vivant de son admiration)
Et qui lorsqu’il parvient à la fin du volume
Voudrait que le suivant soit né dessous ma plume.

Peut-être aimeriez-vous toutes ces choses-là,
Et les attendez-vous, oui, mais voilà
Le « hic », je n’en suis pas capable :
Ce sont les petits riens
Que j’écris bien.

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vendredi 11 mai 2018

Citadin.




Si j’allais au jardin profiter du soleil ?...
Mon jardin ? Un balcon, pas même une terrasse,
Mais s’il fait doux et beau la meilleure des places
Pour les roucoulements de pigeons sans pareils ;
Peut-être un seul, en fait, mais il en vaut bien trente.
Il fait très bon et dans leurs pots les plantes poussent,
Leur bonne volonté florale me contente,
Mon livre m’intéresse ; en somme l’heure est douce !
S’il n’y a, pour l’instant, personne dans la cour
Où déjà l’ombre naît, ce n’est pas le silence,
J’entends les voix des appartements d’alentour,
Bribes de mots, des voix d’enfants, des voix d’adultes,
Un fond sonore citadin guère embêtant
Pour qui ne fait trop rien. Ce n’est pas que j’exulte
Sur mon balcon mais, voyez-vous, je suis content.

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